Reportage : La danse envoie valser les maux

Écrit par Jennifer Pressoir
Le 02/06/2017

La mode est un éternel recommencement. La danse de salon n’y échappe pas : hier ringarde, aujourd’hui sur le devant de la scène. Selon la Fédération française de danse, elle séduit environ 100 000 adeptes sur le territoire. Non seulement physique, elle se révèle aussi une source de bien-être psychologique.

Prevel swing danse

Des éclats de voix, des rires, des claquements de talons sur le parquet. Des hommes et des femmes se saluent ou discutent. De nombreux trophées ornent la salle. Sur les murs jaunes et verts du studio, des photos de couples de danseurs professionnels, dont celui de Thierry et Sandrine Prevel, les professeurs de l’école Prevel Swing Danse Studio, située au Havre.

Lieu de rencontres

À 20h45, débute le cours pour 1h30. 12 femmes et 11 hommes prennent possession de l’espace. La valse pour démarrer. Les professeurs montrent et expliquent les figures. « J’apprécie l’ambiance des cours. Thierry et Sandrine nous mettent à l’aise, sourit Bérengère, jeune institutrice de 26 ans. De nature réservée, la danse m’a rendue sociable.» Thierry donne des explications simples avec une once de termes techniques. « Souvenez-vous, deux positions : fermée ou en promenade » lance-t-il avec un air bienveillant en direction des couples en difficulté.

http://www.cours-danse-salsa-rock-marseille.com/

Certains sont ensemble à la ville, d’autres couples ne se forment que sur le parquet. Retraités, étudiants, instituteurs, initiés ou débutants, tous rayonnent en tournoyant. S’amuser, améliorer son maintien, développer sa coordination, rencontrer des personnes différentes : des bienfaits variés essentiels pour ces danseurs amateurs. « La danse m’a permis de garder la tête hors de l’eau après la perte de ma femme, confie avec émotion Jean-Jacques, retraité de 64 ans. Je me dépense et c’est bon pour le cœur.»

Pour Didier Gatheron, psychanalyste, les écoles de danse sont de véritables lieux de sociabilisation. Quel que soit leur profil, les élèves s’ouvrent aux autres. Parfois, ils se découvrent et prennent confiance en eux.

 L’expression du corps et de l’esprit

« Les hommes sont vite perdus sans nous les filles, il nous faut les guider », aime à plaisanter Sandrine, avec un clin d’œil malicieux lancé à l’assistance féminine.

Tango_dance_01Maintenant, tango. Certains couples rient. Les duos formés pour l’occasion, se montrent timides, les pieds s’entremêlent, les regards sont fuyants. « Pouvoir exprimer ses émotions est précieux. Seule, la danse le permet », souligne Marina, retraitée active de 68 ans. « Quand on danse, on joue un rôle », intervient Denis, 44 ans, ingénieur en raffinerie. Amusés et entre deux pas de danse, Bruno, 64 ans et Marlène, 30 ans, ajoutent « retenir les pas entretient la mémoire. »

Pour faire durer le plaisir, les élèves peu pressés de quitter le studio, profitent de la musique et appliquent les enchaînements du jour. Les professeurs offrent encore dix minutes avant d’éteindre les lumières et de les inviter à se retrouver la semaine suivante pour un cha-cha-cha.

Le salon mène les danses

En loisir, elles sont appelées danses de salon ou  de société. Pratiquées en compétition, elles sont les danses sportives. La danse de salon, comporte deux disciplines : les danses standards et les danses latines.

Le romantisme de la valse, la passion du tango, le swing du foxtrot et du quickstep, définissent les danses standard. Elles se caractérisent par l’élégance, la gaieté, et la permanence du contact entre les partenaires. Egalement évolutives, les couples se déplaçant autour de la piste.

http://www.alors-on-danse.com/

L’exubérance de la samba, le déhanché du cha-cha-cha, la sensualité de la rumba, le fort caractère du paso doble et l’énergie du jive (rock), qualifient les danses latines. Elles se distinguent par leur sensualité et leur dynamisme. Les partenaires sont en contact ou non, avec une grande liberté de mouvement.

Chaque danse possède ses propres codes et particularités. Qu’elles soient standard ou latines, toutes partagent la rigueur et la discipline.

Une école près de chez vous

Pour trouver une école de danse dans votre ville, rendez-vous sur GuideDanse.com. Vous y trouvez des informations pratiques : les lieux, les horaires et tarifs de l’école la plus proche. Si vous êtes novice, vous découvrirez les différents types de danse. Tous en ligne pour se retrouver sur la piste.

Alors laissez-vous embarquer par le cha-cha-cha, la salsa, le rock’n’roll et ses danses assimilées, telles que le lindy pop ou encore le jive.

Interview

« La danse est le reflet de la société »

Thierry Prevel, 53 ans, cumule les casquettes : membre du comité directeur de la Fédération française de danse, jury international et professeur de danse. Il affectionne particulièrement ce dernier rôle. Son école de danse havraise : un lieu convivial ouvert à tous.

Faut-il être en couple pour pratiquer ?

La danse de salon implique d’être deux. Certains élèves viennent en couple, d’autres seuls. L’école compte quasiment autant de femmes que d’hommes. Chacun a donc un partenaire pendant le cours.

Doit-on avoir un profil type ?

Aucun critère particulier. Les élèves ont entre 22 et 75 ans, étudiants, enseignants, fonctionnaires ou retraités. Ils ont déjà pratiqué ou non, la danse ou tout autre sport. Depuis dix ans, le nombre d’hommes a augmenté.

Comment l’expliquer ?

La danse est le reflet de la société. Les hommes assument davantage leur intérêt pour la danse. La priorité n’est plus seulement le travail, mais aussi le divertissement. De plus en plus de personnes sont seules. La danse à deux permet la rencontre. Mes danseurs expriment l’état de la société actuelle.

Est-ce onéreux ?

Il faut compter en moyenne 200 euros par an pour un cours d’1h30 par semaine. Ce loisir est moins cher qu’un abonnement en salle de sport, évalué à 50 euros par mois.

 

Et vous, quelle danse pratiquerez-vous à la rentrée ?

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